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23 mai 2018

« L’homme qui marchait dans sa tête » - Patrick SEGAL



Un livre brut, sans chichi et surtout pas de pathos ! Il prône le respect de l’homme sous le malade. Un combat de tous les jours encore aujourd’hui. Imaginez un peu, ce livre date de 1977 !

Année de parution : 1977
Nombre de pages : 257
ISBN : 2-08-060938-6
Editions : Flammarion

Résumé (quatrième de couverture) :

Une balle de revolver dans le dos. En une seconde, voici qu’un garçon de vingt-quatre ans, sportif accompli, est chassé du monde des hommes. Condamné à vivre à mi-hauteur, sur un fauteuil roulant.
Un an plus tard, jour pour jour, Patric Segal s’embarque pour la Chine. Seul avec son fauteuil. Il a décidé de vivre. Deux ans plus tard, il entreprend le tour du monde.
Patrick Segal a su d’instinct que c’est dans la tête que se forgent les victoires. Devenu aujourd’hui reporter-photographe, il raconte la longue marche d’une volonté dont chaque pas est un exploit : respirer… apprendre à bouger… remonter à cheval… nager… faire du ski… traverser l’Atlantique dans le sillage de la Transat.
L’homme qui marchait dans sa tête est le récit de ce combat intérieur dont la victoire s’appelle la joie retrouvée. Mais c’est aussi un journal de voyage insolite et coloré, une aventure : celle qui a conduit le fauteuil de Segal des orphelinats du Viêt-Nam en guerre à la descente de l’Amazone, en passant par la Chine, l’Indonésie, l’Australie, les USA, le Venezuela, le Brésil…
On sort de ces pages un peu ivre, à force de recevoir en pleine figure les questions d’un garçon qui vous regarde au fond des yeux et qui interroge. Médecins, parents, nous tous : faisons-nous vraiment ce qu’il faut pour ceux qui dérangent notre univers de bien portants ?
L’étrange rayonnement de cet homme assis nous aidera peut-être à recouvrer le goût oublié des êtres et des choses.

Quelques citations en amuse-bouche :

« Un homme nouveau ne peut naître en moi que si j’arrive à oublier mes jambes. Et je ne peux oublier mes jambes que si je prends les risques de la vie d’un homme. »

« La solitude, c’est un vaste pays où poussent facilement les mauvaises herbes de tristesse et le chiendent de la désespérance. »

« Une fois qu’on a accepté la différence, une fois qu’on a compris qu’on ne poursuit pas les mêmes chimères, pourquoi ne pas s’abandonner à cet étrange pouvoir de séduction ? »

« Si l’homme ne vit pas seulement de pain, le malade ne guérit pas seulement de soins. »

« Le jour où vous ne vous sentez plus dévalorisés à vos propres yeux, tout est possible. »

Quelques mots sur l’auteur :

Sportif de haut niveau, un accident le prive de l'usage de ses jambes en 1972, alors qu'il n'a que vingt-quatre ans. Il reste dans le sport de haut niveau, notamment en faisant un tour du monde en fauteuil roulant (1976, raconté dans L'Homme qui marchait dans sa tête qui lui vaut le prix des Maisons de la Presse) ou en participant notamment aux Jeux paralympiques d'été de 1988 à Séoul. Après son accident, il participe à 25 marathons.
Concernant l'ouvrage L'homme qui marchait dans sa tête, le récit a été composé par Étienne de Monpezat, qui a fait un procès à Patrick Segal pour faire valoir ses droits moraux et financiers sur l’œuvre. L'affaire donna lieu à un arrêt de la cour d'appel de Paris qui fit jurisprudence (Étienne de Montpezat c. Éditions Flammarion et autres, Cour d'appel de Paris (1re chambre), 10 juin 1986).
En 1989, il est maire-adjoint de Paris, chargé des handicapés, puis délégué interministériel aux handicapés entre 1995 et 2002.
Il s'est consacré à la défense des personnes handicapées par ses œuvres (livres, films) et des actions humanitaires (pour Médecins du monde ou Handicap International dont il a été vice-président) ou politiques. En 2008, il est inspecteur général des affaires sociales ; durant ses missions gouvernementales, il s'occupe notamment avec Gilbert Montagné d'une mission concernant l'intégration des aveugles et malvoyants. [Source_Wikipédia]

Maintenant, place au livre !

Je me suis laissé embarquer par le récit de cet homme, Patrick Segal. Je ne vais pas vous refaire la quatrième de couverture, à cette époque-là, visiblement, les éditeurs étaient généreux J

C’est un livre brut, sans chichi et surtout pas de pathos ! Il prône le respect de l’homme sous le malade. Un combat de tous les jours encore aujourd’hui. Imaginez un peu, ce livre date de 1977 !

Patrick Segal a pris une balle dans le dos ce qui l’a rendu paraplégique. Nous allons suivre en parallèle :
-          sa descente aux enfers, le dénie, le désespoir, puis l’acceptation, la résilience
-          sa volonté de redevenir un homme et son combat pour faire voir l’homme sous le malade

Il nous embarquera en Chine pour apprendre l’art de l’acupuncture. Qu’il véhiculera ensuite à travers le monde. Puis il nous fait visiter des endroits plus ou moins paradisiaques avec à chaque fois des leçons de vie pour moralité, tirées des lieux et des évènements.
Je me suis d’ailleurs posé la question : le tour du monde lui a-t-il permis d’extérioriser le tour de lui-même ? Ce qui est, je pense, sûr, c’est qu’à chaque destination il en ressortait plus fort, grandit et mature.

Chaque rencontre, chaque culture, l’ont amené à s’ouvrir un peu plus, apprendre un peu plus et au vu du caractère que l’on devine, le bonhomme a eu la force qu’il fallait pour prendre les choses à bras le corps, comme un combat et non comme un échec. Des coups de gueule et des coups de blues, oui il en a eu, ce n’est qu’un homme ! Mais il s’est toujours secoué, il refuse d’être un assisté, il refuse qu’on lui enlève sa condition d’homme. Alors il vit, il se prouve à lui et il prouve au monde entier qu’il est Homme et non un malade. Un homme, s’il veut, il peut ! Alors Patric Segal va…

A travers ses connaissances, (kinésithérapie, son expérience d’hôpitaux, de centre de rééducation, de paraplégique et de sportif), il va essayer de donner à chaque point de rencontre, son expérience pour améliorer la vie des gens, la vie des jeunes, tous en situation de handicap. Un enfant aveugle, des enfants ou des hommes en fauteuil roulant, etc. Dans ce type de situation chacun a à prendre et apprendre de l’autre. C’est ce qu’a fait Patrick Segal.

La construction du livre est bien réalisée. Des chapitres courts qui sautent d’une année sur l’autre et on avance en parallèle dans le temps. Le style d’écriture est fait de manière journalistique comme un journal de bord. On se glisse facilement dans le récit et celui-ci se lit très vite.
Une sorte de développement personnel qui fait grandir, qui fait évoluer…

Je vous conseille vraiment se livre ! C’est un Homme qui doit être fascinant de rencontrer, de par son caractère, ses expériences (tour du monde, rencontres, etc.).

Je suis bien curieuse de votre retour alors si vous passez dans le coin et que vous l’avez lu ou juste me dire si je vous ai donné envie, n’hésitez pas à commenter J

2 commentaires:

  1. Hello! Je viens de voir ta chronique via Livraddict. Et comme toi j'ai vraiment adoré cette autobiographie! Segal a une vie vraiment passionnante!

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    1. Oh oui ! Un homme d'une richesse intellectuelle ! Très humble, humaniste et abordable. J'aime beaucoup !

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